Pourquoi devenir chercheur associé ?
Le billet suivant a été soumis en français par Sylvain Beaudry, un pair-associé de recherche du Québec, et traduit en anglais.
La première fois que j’ai entendu ce terme, j’ai cru qu’il s’agissait encore de trouver des personnes séropositives à utiliser à bon compte (lire gratuitement).
Et puis, j’ai eu ma première expérience comme pair-associé de recherche (PAR) en 2013.
Un projet de recherche communautaire pancanadien sur un thème qui me tenait à cœur. J’ai eu l’agréable surprise d’apprendre que je serais rémunéré pour passer les entrevues et aussi pour la formation qui venait avec. C’était loin de ce que je m’imaginais.
La formation était intéressante et intense. J’ai rencontré des gens tout aussi intéressants. Je savais que j’étais attiré par la recherche, mais là, j’en avais la confirmation. J'étais prêt !
L’équipe de PARs s’est mobilisée et nous avons fait beaucoup d’entrevues en peu de temps. Ça n’a pas toujours été facile. Le fait d’appartenir à la même communauté que je voyais en entrevue n’avait pas que des avantages. Certes, je pouvais sûrement mieux comprendre ce qu’une personne vivant avec le VIH vivait, mais cela apportait son lot de sentiments négatifs.
Quelques fois, les avantages deviennent les inconvénients.
Je me souviens d’un participant qui répondait à des questions sur le soutien affectif par exemple si le participant avait des personnes sur qui compter pour l’aide à des tâches ménagères s’il ne pouvait pas les faire lui-même, ou pour l’accompagner chez le médecin lorsqu’il ne se sent pas bien, ou simplement se faire prendre dans les bras d’un autre. Plus on avançait dans les questions et plus la consternation se lisait sur son visage, constatant qu’il était seul et isolé.
Il y a aussi des éclats de rire, des souvenirs joyeux que les gens partagent avec plaisir. La vie quoi !
Dans l’espace-temps d’une ou deux heures, les PARs reçoivent des histoires de vies avec ses joies et ses tristesses et je considère ces moments comme un privilège. Un autre PRA au Québec a noté :
Il est plus facile d'amener les participants à vous faire confiance en matière de confidentialité lorsque vous êtes un pair. Les personnes interrogées étaient plus ouvert. Certaines personnes m'ont dit que si je n'étais pas un pair, elles n'auraient probablement pas participé à cette recherche.
Ce qui souligne une qualité essentielle pour un PAR, la confidentialité. Ce qui est partagé lors de ces entrevues est uniquement entre le PAR et le participant. Il est primordial de conserver le lien de confiance avec les participants. En tant que PAR, nous représentons tous les professionnels de recherche ainsi que les institutions concernées.
Ne devient pas PAR qui veut. Mais c’est tellement une expérience enrichissante et chaque fois unique.
Maintenant, qui veut devenir un.e pair.e associé.e de recherche ? Allez-y, vous ne le regretterez pas.
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